L'agriculture urbain, à quoi ça sert ?
Lorsque l’on évoque l’agriculture, on se figure généralement des espaces à perte de vue, à la campagne, éloignés des villes. Quant aux villes, elles ont davantage tendance à être associées à la pollution, la densité démographique et le bruit. Et pourtant, l’idée d’intégrer l’agriculture dans la ville, de créer une « agriculture urbaine » fait son chemin. Les initiatives jaillissent un peu partout en France, le mouvement prend de l’ampleur et séduit de plus en plus de citadins. Quels sont les avantages de l’agriculture urbaine ? En quoi se différencie-t-elle de l’agriculture que l’on connaissait jusqu’à présent ?
Redonner du sens à la production et à notre alimentation
A l’origine du mouvement, un constat : de longs circuits de distribution aux multiples intermédiaires, des producteurs non reconnus et en crise, et de multiples scandales sanitaires. Les consommateurs ont alors souhaité redonner du sens à leurs achats, à leur alimentation et devenir acteurs du changement. De la simple culture de plantes aromatiques sur leurs balcons aux parcelles de jardin partagées, les citadins veulent progressivement reprendre le contrôle de leur consommation en réduisant les circuits de distribution. Au cœur de cette réflexion, la valorisation des produits et la maîtrise de leur culture. En effet, l’agriculture urbaine se veut bien souvent biologique et responsable, en harmonie avec l’écosystème urbain. La « récup’ » et le recyclage y ont ainsi toute leur place. On consomme ce que l’on produit et on réutilise autant que possible les déchets organiques de notre production, comme La Boîte à Champignons peut le faire avec le marc de café et la culture de pleurotes. « Rien ne se perd tout se transforme » pour notre plus grand bien et celui de notre environnement.
Intégrer la biodiversité dans le projet
Si certains citadins avertis rejettent l’agriculture intensive, c’est bien parce qu’elle use en quantité de pesticides, fongicides ou herbicides, nuisibles autant pour leur santé que pour leur environnement. Le respect de la biodiversité fait partie intégrante du concept d’agriculture urbaine. En cultivant les produits de manière responsable, c’est tout un écosystème qui se forme sur nos balcons et dans nos jardins. Le citadin participe activement à la réintégration de certaines espèces. Prenons l’exemple des abeilles, dont les populations diminuent année après année. Les apiculteurs ont alerté les autorités publiques sur la nécessité de limiter les produits chimiques, notamment dans les campagnes. Ils ont alors voulu démontrer qu’en ville, les abeilles sont moins exposées et produisent un miel de meilleure qualité et en plus grande quantité. De nombreuses entreprises, institutions et communautés de particuliers ont suivi le mouvement (l’opéra Garnier par exemple) et ont confirmé l’hypothèse des apiculteurs.
Faire revivre les villes
Comme évoqué un peu plus haut, les citadins sont en quête de sens. Produire eux-mêmes et en quelque sorte, s’auto-suffire. Alors ils unissent leurs forces et leur imagination pour développer à nouveau des économies locales et faire vivre les villes. L’agriculture urbaine devient synonyme de partage et de lien entre les individus. Elle fédère les dynamiques de quartiers et replace l’humain au cœur du projet.
Se rapprocher les uns des autres, se rapprocher de nos lieux de production, reprendre le contrôle de notre consommation : l’agriculture urbaine n’est pas seulement un nouveau moyen de produire, elle permet à chacun de se positionner en tant qu’acteur du changement.
L’agriculture urbaine vous intéresse ? Faites pousser vos propres champignons !